duminică, 24 iunie 2012

Un film despre românii din Franța Stigmatizați !

Vă rog să citiți acest film selectat de mine, în speranța că vă poate interesa.
Cu prietenie, Dan Culcer

http://www.stigmatises.com/#/film
 
http://www.lepetitjournal.com/societe-bucarest/105658-culture-les-roumains-de-france-sujet-dun-web-documentaire.html

Commentaires
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Celine Samuel · Meilleur commentateur · Contrôleur de gestion à KPMG
L’accueil par la France des émigrés roumains diplômés est loin d'être une sinécure.
De nombreuses déceptions existent, et je n'ai pas entendu les intervenants du colloque consacré au français langue des affaires, qui s'est tenu récemment à l’institut des sciences économiques, mentionner ces difficultés.On encourage trop, à mon avis, ces jeunes étudiants à projeter leur avenir professionnel en France.
Par contre, pour d'autres pays francophones, tels que Québec ou la Belgique, ces espoirs peuvent exister.
Il me semble que la France ne mesure pas l'intérêt de cette émigration de qualité.
Quant à l’accueil au sein des préfectures de province lors de l’entretien obligatoire afin d'évaluer le niveau de français des candidats à la nationalité française, c'est du comique! Une amies énarque, sortie dans la botte, s'est vu attribuer un niveau "moyen" au prétexte qu'elle avait un accent! (l'évaluatrice, d'origine immigrée elle aussi, n'avait peut-être même pas le bac!). J'ai eu beau argumenter au près de sa responsable que les berrichons avaient eux aussi un accent, on m'a alors renvoyé à mon accent parisien...
Misères d'une partie de la société française repliée sur elle-même.
Répondre · 4 · · 4 mai, 05:46


Catalina Iovu
Malheuresement vous avez raison, mais je crois que l'accent doit être mis sur "UNE PARTIE de la société française".

Répondre · · 4 mai, 12:43

Beatrice Furic · Kishinëv, Chişinău, Moldova
trés interessant documentaire. A visionner absolument et vous en apprendrez sur les procédés de notre pays qui défend les droits de l'homme. Ah c'est du joli !!!
Répondre · 4 · · 3 mai, 23:04

Christian Le Maître · Meilleur commentateur · Bucarest
Bravo pour ce magnifique travail! Bravo à Marianne Rigaux et Jean-Baptiste Renaud pour redonner ainsi ses lettres de noblesse à un beau métier, le journalisme, trop souvent dévoyé par des positions propagandistes ou intéressées.
Le peuple roumain est exceptionnel, la force de ce magnifique pays réside dans le potentiel de son peuple, ses ingénieurs, ses artistes, ses travailleurs courageux, ses intellectuels,... Un pays qui nous rend mille fois la confiance que la France place en elle. La coopération entre nos deux pays permet aussi à de nombreux français d'avoir la chance d'y travailler, mais aussi à des milliers de roumains de travailler en France. Il y a toujours des problèmes à régler dans une coopération et c'est bien la preuve de cette volonté politique des gouvernements français et roumains de réussir ensemble.
Le principal problème est la stigmatisation et la caricature qui ont été trop longtemps faites par la plupart des médias français et de trop nombreux journalistes en ne citant que l'exemple honteux récent de Canal +.
Répondre · 2 · · 4 mai, 02:47


Celine Samuel · Meilleur commentateur · Contrôleur de gestion à KPMG
Monsieur Christian Le Maître, n'êtes vous pas le représentant actif à Bucarest du candidat à la présidentielle du discours de Grenoble stigmatisant les étrangers, et dont le ministre de l'intérieur est à l'origine de la circulaire Guéant qui a fait tant couler d'encre?
Ou faites-vous partie de ceux qui quittent le navire à l'approche du prochain scrutin largement défavorable à celui dont vous défendez les idées?
Répondre · 4 · · 4 mai, 05:55

Christian Le Maître · Meilleur commentateur · Bucarest
Je suis fidèle à mes idées, je vie en Roumanie depuis 6ans, j''aime la Roumanie et j'aime les Roumains. Et pour une fois qu'un reportage de qualité montre les Roumains sous un axe positif, je m'en félicite. Vous savez bien que la stigmatisation des Roumains en France est le fait de médias et de nombreux journalistes. Parce que il ne sont pas invités comme par vos amis bobos de gauche dans de luxueux hôtels, ou dans des restaurants au menu de plus de 200 euros, comme le faisait Mitterrand et comme le font aujourd'hui DSK, et Hollande. Avez vous vu l'odieuse soit disant blague de Canal +, honteuse,.. On ne vous a pas vu manifester à ce moment? Ne vous bouchez pas les yeux par idéologie d'extrême gauche ce qui est votre droit. Et vous savez que votre impétrant conseille de mettre les RRoms dans des camps : http://24heuresactu.com/2...Afficher la suite
Répondre · · 4 mai, 06:41

Celine Samuel · Meilleur commentateur · Contrôleur de gestion à KPMG
La stigmatisation des roumains concerne une grande partie de la population française, pas uniquement les journalistes qui ont du vous faire beaucoup de mal pour que vous leur en vouliez autant...
Quant au reste de votre commentaire, je pense que vous avez du avoir une semaine chargée pour être aussi peu cohérent dans vos propos.
Je vous souhaite un bon Week-end (malgré les mauvaises nouvelles qui vous attendent dimanche soir :)))
Répondre · 4 · · 4 mai, 10:57

Velea Ioana · Liceul Emil Racovita Cluj
ça fait du bien voir ce genre de film et de montrer que les roumains ne sont pas que des voleurs et que cet un peuple qui à ces propres valeurs! Bravo !

Moni Stănilă. Banii sau viaţa

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

Banii sau viaţa
Nu ştiu cum era în Moldova acum treizeci de ani, însă în România comunistă parcă nu existau crime, pedofilie, accidente.

Fiindcă nimeni nu ne spunea ce se întâmplă. Noi, copiii, alergam printre blocuri, pe dealuri, de jur-împrejur, de dimineaţă până seara. Noi parcă nu ne temeam, părinţii la fel.

Sigur că dezinformarea nu e bună. Dar oare ceea ce numim ştiri în ziua de azi se numeşte informare? De câte ori am văzut cu ochii noştri ştiri exagerate, mincinoase. Să ne amintim de NIT. Sau să urmărim ce înseamnă „locuitorii capitalei l-au huiduit pe primarul Dorin Chirtoacă”. Zece oameni furioşi înconjuraţi de douăzeci de camere de filmat.

În Adolescentul lui Dostoievski se spune, la un moment dat, că nu e bine să plângi în faţa oamenilor, fiindcă ei se hrănesc cu răutate din suferinţa semenilor. Când am citit aceste rânduri - fiind şi eu adolescentă - m-am cutremurat şi nu am crezut. Însă, de-a lungul anilor, mi-am amintit de multe ori cuvintele marelui prozator. Şi, încet, am început să cred.

Urmărim în fiecare zi la ştiri fel şi fel de accidente, unele mai sinistre decât altele. Însă cei care ni le prezintă îşi caută propriul interes - audienţa. Din cauza aceasta, titlurile ştirilor înscrise sub imagini sunt groaznice. Anunţuri de genul „a plecat după pâine şi a ajuns la morgă”. Ce e uman într-o astfel de ştire?

Zilele trecute arătau la televizor cazul celor patru bărbaţi intoxicaţi într-o fântână. Reporterii îl pândeau pe tatăl unei victime ca să-i ia interviu, chipurile, să afle ce s-a întâmplat. Care e scuza reporterilor pentru insensibilitatea de care dau dovadă? Meseria? Poate o meserie să te înveţe să nu îţi pese de suferinţa altora?

Tot zilele acestea au prezentat ştirea că un copil de doi ani a căzut de la etaj şi a murit. Vecinele de la bloc povesteau cu lacrimi în ochi că mama l-a lăsat doar două minute singur în cameră pe copil. Care credeţi că era titlul acestei ştiri? „Copil omorât de nepăsare”. Înţelegeţi? Aşa se fac banii din ştiri. Pe sufletele oamenilor. Ca în mafie. Ca la contrabanda cu droguri. Oare cei care au dat un astfel de titlu unei ştiri au copii? Şi niciodată nu i-au lăsat două minute nesupravegheaţi? Au încercat vreun moment să îşi imagineze durerea acelei mame?

Doar Dumnezeu şi cei care au pierdut vreodată un copil pot înţelege inima ei. Cum să îndrăzneşti să afirmi că şi-a omorât copilul? Fiindcă în DEX în dreptul cuvântului a omorî scrie: a pricinui moartea cuiva, a lua viaţa cuiva; a ucide, a asasina.

Ce să înţelegem? Că orice părinte căruia i-a murit copilul în accident e criminal? Fiindcă copilul a fost „omorât de nepăsare”? Nu, nu asta trebuie să înţelegem dintr-o astfel de ştire. Ci faptul că există oameni care trec cu tancul peste durerile noastre doar-doar le mai creşte audienţa.

Dumnezeu să îi întărească pe sărmanii părinţi care au suferit o pierdere aşa de mare! 
Un articol de: Moni Stănilă Contactează autorul

LE « FRONT DE L’EST » MECONNU

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, nu scris de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

LE « FRONT DE L’EST »  MECONNU
Hitler et la conquête de l'espace vital, 1933 - 1945 :
Quelle fut la politique de Hitler à l'Est ?
Où plonge-t-elle ses racines ?
Où en est l'Europe centrale aujourd'hui ?


Pierre Vallaud pour Le Club Histoire. Retrouvez + d'infos et des livres sur :
http://www.clubhistoire.com
Licenţa:
Licenţă YouTube standard
Un livre exceptionnel paraît. Au sens d’exception dans nos éditions francophones !
Un ouvrage fondé pour l’essentiel sur les récentes sources allemandes, quasiment jamais publiées en France. Ces sources apportent une masse de connaissances sur les politiques nazies de colonisation et d’extermination des populations slaves et juives à l’Est, leurs enjeux géostratégiques, leurs conséquences. Loin des histoires romancées ou des réinterprétations idéologiques à la mode : des connaissances !
Une synthèse sans précédent et désormais un incontournable :
Christian Baechler
GUERRE ET EXTERMINATIONS A L’EST
Hitler et la conquête de l’espace vital 1933-1945
Ed.Tallandier 2012
L’un des aspects de l’extermination nazie les moins connus chez nous, voire les plus méprisés (« Le Soir » m’a refusé une carte blanche sur le sujet en 2005) est le massacre de probablement 3,5 millions de prisonniers de guerre soviétiques, dont deux millions par la faim et les fusillades dans les six premiers mois de l’occupation (1941), les 1,5 restants ayant péri dans les camps d’extermination ou de concentration.
Un ouvrage propose le bilan de ce qui est arrivé aux soldats de l’Armée Rouge, au combat comme en captivité  (Il m’est signalé, je ne l’ai pas encore lu)
Catherine Merridale
LES GUERRIERS DU FROID
Vie et mort des soldats de l’Armée Rouge
Ed.Fayard 2012
Et à ce propos, j’ai découvert tardivement une émission de TV suisse dont le DVD vient de m’être envoyé par un ami. C’est l’histoire (par ses derniers témoins) d’une mission de la Croix Rouge suisse sur le Front de l’Est en 1941-42. Théoriquement « neutres » ces 250 médecins et infirmières de la Croix Rouge ont été intégrés à la Wehrmacht et contraints de ne secourir que les combattants allemands. Ce qu’ils disent de leur sort est effrayant. Mais ils ont aussi recueilli des témoignages sur le sort des prisonniers soviétiques, dont ils aperçoivent les trains de condamnés et les monceaux de cadavres le long des voies de chemin de fer. Ces témoignages sur « le génocide des prisonniers de guerre soviétiques et des Juifs » sera, à leur retour, refusé par les autorités suisses qui imposeront aux témoins d’observer le silence.
Pour certains « le secret » reste bien gardé…pour quelles raisons ? On se le demande !
MISSION EN ENFER
DVD 95 min. Frédéric Gonseth Productions co-produit avec TSR

sâmbătă, 23 iunie 2012

Claude Bourrinet. Hollande, la France et l'Amérique

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer
Hollande, la France et l'Amérique

credi, 13 Juin 2012 http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFFAVZFEkkwGcNYgkh.shtml

Claude Bourrinet
Éditorial
François Hollande, le 6 juin dernier, n’a pas manqué de louer les Etats-Unis d’Amérique, et leur rôle dans la « Libération » de notre pays. Le débarquement sur les plages de Normandie est pour lui le symbole d’un partage de valeurs entre les deux nations, qui nous lie indéfectiblement. Les Français auraient-ils tant décliné, qu’ils seraient devenus incapables d’analyser leur histoire avec lucidité, sans être brouillés par les effluves toxiques de l’idéologie ? Pourtant, les faits donnent brutalement tort à la rhétorique complaisante, pour peu qu’on se penche sur eux sans idées préconçues.

Aussi bien, Hollande, avant de s’abandonner au lyrisme, aurait-il dû se souvenir des paroles de Mitterrand, qui déclarait, dans les derniers mois de son existence, à Georges Marc Benamou : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts. […] Oui, ils sont très durs, les Américains, ils sont voraces, ils veulent le pouvoir sans partage sur le monde. »

Voilà qui a le mérite, tardif, de la clarté. L’ancien président, malgré tout atlantiste, comme le fut toujours le parti socialiste, avait tout fait pour placer la France sous le giron américain. Il est des scrupules et des franchises que hâte l’imminence de la mort…
Mais avant de s’interroger sur la réalité d’une « Libération » qui est loin d’en être une, peut-être est-il besoin de rappeler quelles étaient les relations qu’entretenaient nos « libérateurs » avec le régime de Vichy et, parallèlement, avec le général de Gaulle et la Résistance intérieure.

Le moins que l’on puisse dire est que le gouvernement du maréchal Pétain a longtemps été préféré à la France Libre. Les diplomates du States Department (ministère des Affaires étrangères), ou les influents Cordell Hull et Summer Welles, n’ont eu de cesse que de dénigrer de Gaulle. Franklin Roosevelt, par exemple, a pensé que Weygand livrerait sans combat l’Afrique du Nord à l’armée américaine. Même lorsque le pro allemand Darlan prend le pouvoir, le crédit dont bénéficie Pétain ne change pas ces dispositions favorables. Du reste, l’entrée en guerre des Etats-Unis, le 7 décembre 41, ne change rien à l’affaire. Tout sera fait pour écarter de Gaulle. Cette attitude hostile est, par ailleurs, confortée par le socialiste Jean Monnet, « père de l’Europe », comme l’on sait. Un signe indubitable de cette politique pro vichyste a été la nomination, comme ambassadeur auprès de Pétain, de l’amiral William Daniel Leahy, et ce jusqu’en mai 42. Pourtant, les US sont en guerre contre l’Allemagne, dont le gouvernement français, collaborationniste, souhaite la victoire. Quant au remplaçant de l’amiral, son adjoint Tucck, il n’aura aucun mot sur la déportation des Juifs, hormis une simple protestation, en août 42, contre le fait que l’on sépare les enfants des parents. Eût-il fallu que les premiers suivissent les seconds ?

Quand, le 8 novembre 43, les Alliés débarquent en Afrique du Nord, à Alger, à Oran, sur les côtes du Maroc, les Français de la France combattante, à Londres, en sont les derniers informés. En tout cas n’étaient-ils nullement impliqués dans l’opération « Torch ». Les Américains, maîtres du jeu, choisissent le général Giraud, soutenu par Churchill. Dans le même temps, au grand dam du général de Gaulle, ils négocient avec Darlan. Le 19 novembre, tous les réseaux de Résistance soutiennent de Gaulle. Pour faire connaître son indignation, celui-ci est obligé d’emprunter, faute de la BBC, la radio de Brazaville et celle de Beyrouth.

Les combats qui suivent le 6 juin sont aussi significatifs. Rappelons, avant tout, certains chiffres, qui ne manquent pas d’étonner les esprits trop conditionnés par la propagande. Car si l’on comptabilise les victimes de la deuxième guerre mondiale, le bilan est remarquablement loquace : l’Union soviétique, autrement dit la Russie éternelle, comme disait le général, a donné à la « Guerre patriotique » environ 21 000 000 morts, soit 13 600 000 civils, et entre 8 800 000 et 10 700 000 soldats. L’Allemagne a perdu 3 810 000 militaires, et 5 318 000 civils. Quant au Royaume uni, il a subi 450 000 pertes, les USA 418 000 (fronts atlantique et pacifique confondus), et la France … 541 000, dont 238 OOO civils.

Il convient de rappeler que les bombardements alliés des villes françaises ont été très meurtriers, et parfois dénués d’intérêt militaire. Tel est le cas, entre autres, de la destruction du Havre. Du 5 septembre 44 au 10 septembre, malgré la présence de la population, la ville a été rasée. On déplore des milliers de morts innocents. Il n’y avait aucun objectif militaire.

Et que dire des vagues destructrices et terroristes qui ont anéanti Hambourg, Dresde, Berlin etc. ? Ces cités n’abritaient parfois que des enfants, des femmes, des vieillards et des prisonniers de guerre. Guernica, à côté, n’est qu’un travail d’amateur. Pourtant, on ne cite, dans les écoles, que la ville martyre basque. Du reste, l’Amérique a perdu tout crédit moral à partir des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, dont, en France, la commémoration est pour le moins discrète.

Les Français doivent aussi absolument savoir qu’ils ont été tenus soigneusement à l’écart de l’opération « Overlord ». En fait, les Alliés envisageaient d’organiser le même système d’occupation qui avait transformé l’Italie en protectorat (l’A.M.G.O.T. , Allied Military Government of Occupied Territories). Dans le même temps, ils voulaient émettre leur propre monnaie, acte régalien dont on sait combien il est le signe et la preuve de l’indépendance nationale.

Toutes ces tensions entre la France combattante et les « libérateurs » anglo-saxons expliquent pourquoi de Gaulle esquissa assez vite un rapprochement avec la Russie (et subsidiairement avec le parti communiste français).

Les acquis sociaux du C.N.R. seront, du reste, mis en cause par les « traités » libéraux européens sous impulsion américaine, dans l’Acte unique, à Maastricht, a Amsterdam, à Nice..., en même temps que gaullistes et communistes perdaient de leur influence.
Pourquoi les USA ont-ils été de façon si tenace hostles au chef de la France libre ?
La véritable raison réside non dans la personne du général, réputé autoritaire et conservateur, voire fasciste (sans doute Weygand, Darlan, Giraud l’étaient-ils moins…), mais dans la crainte d’une France indépendante et soucieuse de sauvegarder la place qui a toujours été la sienne ; ce que n’allait pas cesser de rappeler, à partir de 1958, le premier président de la cinquième République.

Pour comprendre l’attitude profonde des USA vis-à-vis de la France et de l’Europe, il faut la mettre en regard avec le déclin du vieux continent, accéléré à partir de la première guerre mondiale, une « guerre civile », selon le mot du maréchal Lyautey. L’armistice n’a pas empêché une perte de puissance, économique, démographique, culturelle, des nations victorieuses, et un endettement colossal, qui les mit sous la dépendance des banquiers yankees. La doctrine de Wilson, en outre, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fut un instrument de démembrement de l’Europe, et instilla les germes d’une guerre à venir. Cette idéologie est celle que l’on invoquera pour la décolonisation, contre les vieux pays européens. Déjà, en 41, la « Charte de l’Atlantique » entre Roosevelt et Churchill, l’évoque, contre la volonté du vieux lion. Au fond, les USA ont repris, lors des deux guerres mondiales, en partie du moins, la conception britannique formulée par Marlborough, à l’occasion de la guerre de succession d’Espagne : diviser les nations du continent européen, et n’intervenir qu’indirectement, par l’argent ou les armes.

La méfiance américaine par rapport à de Gaulle avait donc un fondement plus large que des questions d’homme. C’était une logique géopolitique. Le désir de se substituer à la vieille Europe est un rêve du Nouveau Monde. Une France rétablie dans ses prérogatives était un obstacle à cette volonté hégémonique.

Pour illustrer cette entreprise conquérante, rien ne semble plus adéquat que l’accord Blum-Byrnes, le 28 mais 46. Moyennant la liquidation d’une partie de la dette française envers les Etats-Unis, et contre un prêt avantageux, on sait que le leader socialiste a ouvert les salles de cinéma de notre pays à la déferlante hollywoodienne, et à l’imaginaire de l’american way of life, qui ne nous a guère quitté, et qui est le signe ostentatoire de la colonisation des esprits, sinon des corps.

Déjà, en 44, à Bretton Woods, la suprématie du dollar avait été entérinée. En 47, les accords du GATT sont signés, fondant les bases de ce qui allait devenir le mondialisme libéral. Aussi, les Etats-Unis, épargnés par la guerre, deviennent-ils les maîtres d’une partie du globe.

L’Union européenne, qui devait rétablir un certain équilibre, n’a fait qu’accélérer ce processus de vassalisation. Pour Delors, la France et l’Europe n’ont plus pour vocation que de s’intégrer aux organismes sous obédience américaine. Hors de là, point de salut. Hollande ne fait qu’appliquer cette politique. Outre celle, libérale, poursuivie par tous les gouvernements, quels qu’ils soient, il n’a pas remis en cause, à Camp David et à Chicago, l’appartenance de l’armée française à l’OTAN, ni le lancement, dirigé contre la Russie, du bouclier antimissile « européen ». Malgré une inflexion apparente, en Afghanistan (mais à relativiser) et un voyage énigmatique de Rocard à Téhéran, il n’a pas changé d’un iota la position agressive du Quai d’Orsay vis-à-vis de l’Iran, de la Russie, de la Syrie, après avoir, du reste, appuyé la guerre néocolonialiste menée en Libye. Il partage de même, avec Sarkozy, la même faveur par rapport à l’Etat sioniste.
Aussi n’est-il pas étonnant que Nicholas Dungan, l’ex-patron de la French American Foudation, ait pu rassurer les dirigeants américains, en rappelant au Think Tank Atlantic Council que le nouveau président avait été, comme Moscovici, un ancien participant au programme des Jeunes leaders de la F.A.F.

vineri, 22 iunie 2012

Réseau Voltaire, 8 juin 2012



Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cum am mai scris, există șanse mari ca această rețea să fie finanțată de Moscova. Dar textele de mai jos conțin informații pe care presa controlată de agențiile americane de știri le evită, le cenzurează sau le manipulează, așa că orice sursă complementară poate fi utilă pentru crearea unei imgini echilibrate.
Cu prietenie, Dan Culcer



Focus


L’affaire Merah : première partie De Ben Laden à Merah : de l’icône à l’image

par Jean-Claude Paye, Tülay Umay

Les sociologues Tülay Umay et Jean-Claude Paye se penchent ici sur deux affaires symptomatiques du mode de contrôle des opinions en système post-démocratique. Du 11 septembre à l’affaire Merah, en passant par le traitement médiatique de la guerre contre la Syrie, les populations des pays occidentaux sont sommées d’adhérer sans réserve à la version des événements voulue par la classe dominante. Les images se bousculent, les experts se succèdent, les articles s’accumulent, alors il faut croire et consentir. Parce que le pouvoir réside dans la capacité à imposer les mensonges qui nous arrangent, les morts médiatiques de Ben Laden et de Mohamed Merah ne sont pas tant des opérations d’influence que de brutales démonstrations de puissance, des injonctions à se soumettre.


Du bon côté de l’Histoire

par Sergueï Lavrov
Moscou (Russie) |
La propagande occidentale ne cesse de caricaturer la position de la Russie face à la crise syrienne. Elle reproche à Moscou de soutenir Damas pour des motifs mercantiles, voire par solidarité criminelle. Sergey Lavrov ne traite pas ici des choix stratégiques russes, mais des principes auxquels s’astreint sa diplomatie. Il répond patiemment aux inepties des médias occidentaux, rappelant l’attachement de Moscou au droit international et sa préoccupation de soutenir les peuples. M. Lavrov oppose d’une part le soutien populaire massif dont dispose le président el-Assad et, d’autre part, l’illégitimité d’une opposition armée à caractère sectaire, soutenue de l’étranger.


Syrie : un missile russe porteur de messages

par Général Amin Hoteit
Beyrouth (Liban) |
Après plusieurs mois d’agressions contre la Syrie et plusieurs milliards investis, le bilan des opérations occidentales est correct du poins de vue médiatique mais médiocre du point de vue militaire. Pis ! L’engagement des Chinois, des Russes et des Iraniens pour garantir la sécurité de la Syrie et le respect du droit international fait que le coût d’une guerre ferait sombrer les économies de ceux qui s’y laisseraient entrainer. Ceux qui souhaitent faire croire qu’un engagement militaire direct de leur pays dans la région ne serait qu’une simple « intervention » sont soit inconscients, soit mus par un agenda irrationnel.



URGENT L’OTAN prépare une vaste opération d’intoxication

par Thierry Meyssan
Damas (Syrie) |
Des États membres de l’OTAN et du CCG préparent un coup d’État et un génocide sectaire en Syrie. Si vous voulez vous opposer à ces crimes, agissez dès maintenant : faites circuler cet article sur le Net et alertez vos élus.



Le conflit syrien risque de dégénérer en guerre mondiale Coups de semonce russes

par Thierry Meyssan
Damas (Syrie) |
La crise syrienne a changé de nature. Le processus de déstabilisation qui devait ouvrir la voie à une intervention militaire légale de l’Alliance atlantique a échoué. Ôtant leur masque, les États-Unis ont publiquement évoqué la possibilité d’attaquer la Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité, comme ils le firent au Kosovo. C’était feindre d’ignorer que la Russie de Vladimir Poutine n’est pas celle de Boris Eltsine. Après s’être assuré du soutien chinois, Moscou a tiré deux coups de semonce en direction de Washington. La continuation des violations du droit international par l’OTAN et le CCG risque désormais d’ouvrir un conflit mondial.

En bref

Mordechaï Vanunu est toujours « israélien »


Le nouveau destroyer US est en train de couler le budget


Moscou exige l’arrêt immédiat de la guerre médiatique contre la Syrie


Vidéo : Thierry Meyssan sur le projet de coup d’État médiatique en Syrie


Controverses

Le coup d’État en Syrie et ceux en Italie

par Giancarlo Scotuzzi
Milan (Italie) |
La sophistication du dispositif d’asservissement occidental est telle qu’elle dépasse la capacité d’entendement de la plupart d’entre nous. Dans un premier temps, toute résistance à celui-ci ne pourra par définition être que l’ambition d’une infime minorité. Pour l’italien Giancarlo Scotuzzi, il est temps pour celle-ci de s’organiser et de tirer les conclusions politiques d’une lecture lucide du 11 septembre 2001, des guerres « humanitaires » et de la fin de la démocratie en Occident.



L’intervention humanitaire, stade suprême du capitalisme Les « Amis de la Syrie » se partagent l’économie syrienne avant de l’avoir conquise

Berlin (Allemagne) |
Preuve que la préoccupation occidentale pour la Syrie n’a rien à voir avec les nobles motifs affichés, de démocratie et de protection des civils, la Conférence des amis (sic) du peuple syrien prépare un plan de pillage économique applicable dès que le pays sera occupé. Dans la grande tradition coloniale, un Groupe de travail, sous co-présidence allemande et émiratie, étudie la manière de se partager les dépouilles de la Syrie lorsqu’elle sera vaincue. L’OTAN et le CCG ont « vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».



« L’art de la guerre » Drones assassins pour la « kill list »

par Manlio Dinucci
Rome (Italie) |
C’est à un bien étrange rituel auquel se livre quotidiennement le prix Nobel de la paix. Chaque jour dans son bureau ovale, Barack Obama coche la liste de personnes à assassiner : hommes, femmes, adolescents, enfants, « révèle » le New York Times. Comble du cynisme, dans un pays où le lobby militaro-industriel est tout puissant et où l’on interprète toute volonté d’apaisement comme un signe de faiblesse, il est parfois payant, quand débute une campagne électorale, de faire savoir qu’on est un « tueur ».



« Le monde au microscope » La stratégie du Pentagone pour le Proche-Orient et son nouveau rapport contre la Chine

par Alfredo Jalife-Rahme
Mexico (Mexique) |
L’attitude paradoxale des États-Unis dans la crise syrienne dévoile les contradictions profondes qui traversent aujourd’hui le leadership US : alors que le Secrétariat d’Etat cherche à impliquer le pays dans un conflit au Proche-Orient, la Défense annonce qu’elle souhaite se désengager de la région pour réorienter sa stratégie en direction de l’Asie du Sud est et de la Chine. La ligne rouge tracée par les Russes et les Chinois dans le Levant met les États-Unis d’Amérique face à un choix historique : disparaitre en tant qu’empire dans une guerre mondiale ou survivre en tant que nation dans un monde multipolaire.



« L’art de la guerre » Les pirates de l’Océan Indien

par Manlio Dinucci
Rome (Italie) |
Venus officiellement combattre la piraterie dans l’Océan Indien, l’OTAN s’y comporte comme des pirates : bavures militaires qui coûtent la vie à d’innocents pêcheurs, protection des flottes de pêche industrielle qui privent les pêcheurs locaux de leurs ressources, protection des déverseurs de déchets qui détruisent l’environnement. Bien sûr, la lutte contre la piraterie cache autre chose…

Fil diplomatique

Déclaration du président du Conseil de sécurité sur les attaques de Houla (Syrie)


Veille documentaire

Storytelling : l’OTAN réécrit le conflit syrien





« Horizons et débats », 12e année, n° 25, 18 juin 2012 Débarassons-nous de cette camelote

Partenaires, 18 juin 2012


« Tendances de l’Orient » Des mensonges, qui ne changeront pas la dure réalité pour l’Occident

par Pierre Khalaf, Partenaires, 18 juin 2012


« Tendances de l’Orient » La Russie veut sauver le plan de Kofi Annan, l’Occident veut le saboter

par Pierre Khalaf, Partenaires, 12 juin 2012


« Horizons et débats », 12e année, n° 24, 11 juin 2012 Surveiller la Mission suisse à Bruxelles

Partenaires, 11 juin 2012

 7 juin 2012 : la Russie manifeste sa supériorité balistique nucléaire intercontinentale

Réseau Voltaire, 8 juin 2012


marți, 19 iunie 2012

Ce ar fi trebuit să spună Victor Ponta la Viena pentru a apăra interesele ţării

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

Ce a spus premierul Victor Ponta în „capitala economică a României“, Viena, şi ce ar fi trebuit să spună pentru a apăra interesele ţării

astăzi, 00:07 Autor: Iulian Anghel
Relaţia cu Austria a devenit vitală pentru România în condiţiile în care austriecii deţin poziţii-cheie în economia locală. În acest context, întrebarea cum să-ţi formulezi ţintele strategice vizavi de austrieci devine una crucială. Care este poziţia României, diplomaţia ei economică în atât de complicata situaţie din Europa?

Premierul Victor Ponta a mers ieri la Viena într-una din primele sale vizite în străinătate în calitate de prim-ministru, iar între întâlnirile oficiale urma să se numere aceea cu preşedintele OMV şi preşedintele Erste Bank. OMV deţine în România cea mai mare companie, Petrom, în vreme ce Erste contro­lează cea mai mare bancă din sistem, BCR.
Ce vrea premierul de la companiile austriece vitale pentru economia României? De fapt Viena este adevăratat capitală econo­mică a României pentru că aici se decide o bună parte a strategiei din bănci, asigurări sau petrol - austriecii controlând o bună parte a acestor pieţe de la noi.
"Aşteptarea mea publică de la aceste mari companii este să continue să investească în România, să aibă un parteneriat cât mai bun şi mai onest cu Guvernul şi autorităţile române şi, evident, ca în orice nego­ciere, să obţinem condiţii pentru România cât mai bune."
Dar este suficient să spui că ai aşteptări publice de la astfel de companii care, prin poziţia pe care o deţin îşi pun puternic amprenta asupra economiei?
Austria este al doilea investitor străin în România, cu investiţii totale, la finele lui 2010, de 9,3 mld. euro. Dar, în aceşti ani de criză, investiţiile străine în România s-au prăbuşit. Nici Austria, supraexpusă pe economiile altor state, nu mai investeşte în alte părţi, dar, în condiţiile în care deţine în România cea mai mare bancă din sistem şi cea mai mare companie întrebarea este: cum optimizezi această relaţie astfel încât economia românească să nu sufere?
La finele anului trecut, preşedintele Traian Băsescu a criticat extrem de dur poziţia Băncii Naţionale a Austriei care a cerut băncilor austriece să-şi limiteze expunerile.
Băncile străine au obţinut profituri uriaşe în România, iar dacă se pregătesc să o lase nefinanţată ar fi o dovadă de lipsă de fair-play. Ţările mai nou intrate în UE nu trebuie să plătească pentru lăcomia băncilor, avea să spună preşedintele la acel moment. Unde suntem acum?

Florin Pogonaru, preşe­din­tele Asociaţiei Oame­nilor de Afaceri din România (AOAR), crede că, cel puţin de la OMV şi de la Erste, te poţi aştepta ca ele să continue inves­tiţiile sau cre­ditarea întru­cât au jumătate din active aici. "În ceea ce priveşte Erste şi OMV poţi să le spui: suntem împreună şi la bine şi la rău." Dar premierul nu a abordat problema frontal, a spus doar că speră ca investiţiile marilor companii să continue.
Analistul economic Aurelian Dochia afirmă că situaţia băn­cilor austriece este com­pli­cată pentru că au o expunere mare nu doar pe România, ci pe toate ţările din estul Europei, drept urmare trebuie multă prudenţă. Totuşi, deşi expunerea pe România a băncilor străine s-a mai redus în aceşti ani de criză, Dochia spune că ea s-a produs treptat şi că, în ge­ne­ral, băncile s-au comportat rezonabil. În privinţa Petrom, Dochia spune că nu are de ce să aibă o relaţie tensionată cu autorităţile pentru că a realizat, în ultima vreme, un profit bun şi, apoi, deşi s-a discutat mult despre creşterea preţului ben­zinei, statul nu are de ce să fie nemulţumit pentru că este acţionar al companiei şi îşi ia partea sa de profit.
"Ar fi riscant să mergi pe o astfel de cale (a confruntării - n.n.). Situaţia trebuie văzută la nivel global. Cel mai bine ar fi să reuşeşti să aduci banii europeni şi investiţiile directe."
Cristian Pârvan secretarul general al AOAR. crede şi el că situaţia este atârt de complicată încât nu mai este vorba, cel puţin la nivelul băncilor, de o discuţie între un guvern şi o instituţie de credit, ci de o problemă care se discută la nivel european.
Dacă lucrurile stau aşa, este clar că este nevoie de diplomaţie şi de putere de convingere, dar premierul nu şi-a dezvăluit încă strategia în acest sens.

Cea mai mare companie din România este a austriecilor
Petrom, cea mai mare companie din România în 2011, este deţinută de austriecii de la OMV. Petrom a fost vândută de statul român cu 1,5 mld. euro, jumătate din sumă fiind de fapt majorarea de capital. Doar în 2011 Petrom a făcut un profit de 887 mil. euro. În primul trimestru al lui 2012 OMV Petrom a raportat un profit net record de 1,38 mld. lei (318 mil. euro), cu 65% mai mare decât în primele trei luni din 2011, în pofida crizei economice.
Asigurătorii austrieci au o treime din piaţă
Omniasig (care a absorbit BCR Asigurări) este liderul pieţei de asigurări din România cu subscriei de 1,2 mld. lei în 2011 şi este controlată de Vienna Insurance Group (VIG), unul dintre cele mai mari grupuri de asigurări din Europa Centrală şi de Est. VIG mai controlează în România Asirom. Un alt grup austriac prezent în România este Uniqa, cu afaceri de aproximativ 100 mil. euro anual.
Controlează o bună parte a sistemului bancar
Băncile austriece controlează o treime din sistemul bancar din România. Grupurile austriece prezente pe piaţa locală sunt Erste - prin BCR, Raiffeisen, Volksbank şi UniCredit Bank Austria - reprezentată de UniCredit Ţiriac Bank. Subsidiarele grupurilor austriece din România au sub administrare active de peste 25 mld. euro. Austriecii susţin că şi-au păstrat expunerea pe România în ciuda crizei şi că vor continua să finanţeze statul şi companiile.
Lideri pe piaţa lemnului
Holzindustrie Schweighofer (companie controlată de omul de afaceri austriac Gerald Schweighofer) este cel mai mare jucător din industria lemnului din România, în faţa Romsilva, dar şi a concurenţilor austrieci de pe piaţa locală, Kronospan şi Egger. Toate cele trei firme austriece au afaceri de peste 100 mil. euro fiecare pe piaţa locală. Gerald Schweighofer mai deţine în România companiile Holzindustrie Schweighofer Baco şi Holzindustrie Schweighofer Panels.
Peste 2 mld. euro în imobiliare
Cu un portofoliu imobiliar de aproximativ 2 mld. euro, investitorii austrieci sunt cei mai mari jucători străini de pe piaţa locală de real estate. Immofinanz este cel mai puternic investitor austriac din acest segment (cu imobile de aproape 200.000 mp în Bucureşti) şi un jucător important pe segmentul de malluri (cu proiecte în Cluj, Arad, Piteşti şi Baia Mare). Al doilea investitor austriac în funcţie de portofoliul imobiliar deţinut în România este CA Immo (100.000 mp de birouri în Capitală), iar lista este completată cu Raiffeisen Evolution şi Sparkassen Immobilien.

Sergueï Lavrov, ministru de externe al Rusiei. Despre criza din Siria

Vă rog să citiți acest text selectat de mine, în speranța că vă poate interesa. Cu prietenie, Dan Culcer

Du bon côté de l’Histoire


La propagande occidentale ne cesse de caricaturer la position de la Russie face à la crise syrienne. Elle reproche à Moscou de soutenir Damas pour des motifs mercantiles, voire par solidarité criminelle. Sergey Lavrov ne traite pas ici des choix stratégiques russes, mais des principes auxquels s’astreint sa diplomatie. Il répond patiemment aux inepties des médias occidentaux, rappelant l’attachement de Moscou au droit international et sa préoccupation de soutenir les peuples. M. Lavrov oppose d’une part le soutien populaire massif dont dispose le président el-Assad et, d’autre part, l’illégitimité d’une opposition armée à caractère sectaire, soutenue de l’étranger.
Réseau Voltaire | Moscou (Russie)
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Au cours de l’année ou de l’année et demie passée, les événements qui se sont enchaînés en Afrique du Nord et au Proche-Orient ont pris une place prépondérante parmi les questions politiques à l’ordre du jour au niveau mondial. Ils sont fréquemment qualifiés d’épisode le plus saillant dans la vie internationale de ce jeune 21è siècle. Des experts évoquent depuis longtemps déjà la fragilité des régimes autoritaires des pays arabes, ainsi que les confrontations sociales et politiques potentielles.
Il était cependant difficile de prédire l’ampleur et la vitesse de la vague de changement qui a déferlé sur la région. En corollaire de la crise qui se fait sentir dans l’économie mondiale, ces événements ont clairement démontré que le processus menant à l’émergence d’un nouveau système international est entré dans une période de turbulences.
À mesure que d’importants mouvements sociaux apparaissaient dans les pays de la région, il devenait plus urgent de savoir, pour les acteurs extérieurs et l’ensemble de la communauté internationale, quelle politique poursuivre. De nombreuses discussions d’experts sur cette question, puis les actions concrètes mises en œuvre par les États et les organisations internationales, ont fait ressortir deux approches principales : soit aider les peuples arabes à déterminer leur avenir par eux-mêmes, ou alors tenter de façonner une nouvelle réalité politique en fonction de ce que l’on souhaite, tout en tirant parti de l’affaiblissement des structures étatiques qui s’avéraient depuis longtemps trop rigides. La situation continue d’évoluer rapidement, ce qui impose à ceux qui jouent un rôle de premier plan dans les affaires régionales de consolider enfin leurs efforts, plutôt que de les disperser dans des directions différentes comme le feraient les personnages d’une fable d’Ivan Krylov.
Permettez-moi de récapituler les arguments que je développe régulièrement en ce qui concerne l’évolution de la situation au Proche-Orient. Tout d’abord, la Russie, conjointement avec la majorité des pays dans le monde, encourage les aspirations des peuples arabes à une vie meilleure, à la démocratie et à la prospérité, et elle est disposée à soutenir ces efforts. C’est pour cela que nous avons bien accueilli l’initiative du Partenariat de Deauville lors du sommet du G8 en France. Nous nous opposons fermement au recours à la violence dans le cadre des bouleversements en cours dans les États arabes, en particulier contre les civils. Nous savons pertinemment que la transformation d’une société est un processus complexe et généralement long, qui s’opère rarement en douceur.
La Russie connaît probablement mieux le véritable prix des révolutions que la plupart des autres pays. Nous sommes parfaitement conscients du fait que les changements révolutionnaires s’accompagnent toujours de revers sociaux et économiques, de pertes de vies humaines et de souffrances. C’est exactement pour cela que nous défendons une optique évolutive et pacifique pour la mise en œuvre des changements attendus de longue date au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
Cela étant dit, quelle doit être la réponse dans l’éventualité que l’épreuve de force entre les autorités et l’opposition prenne la forme d’une confrontation violente et armée ? La réponse semble évidente : les acteurs extérieurs doivent faire tout leur possible pour d’une part mettre fin à l’effusion de sang, et d’autre part soutenir un compromis impliquant toutes les parties du conflit. En décidant de soutenir la résolution 1970 du Conseil de Sécurité de l’ONU et en ne faisant aucune objection à la résolution 1973 sur la Libye, nous estimions que ces décisions contribueraient à limiter l’usage excessif de la force et poseraient les fondations d’un règlement politique du conflit.
Malheureusement, les actions entreprises par les pays membres de l’OTAN dans le cadre de ces résolutions ont conduit à une grave violation de ces dernières, et au soutien à l’un des belligérants de la guerre civile, avec comme objectif de renverser le régime existant, en écornant au passage l’autorité du Conseil de Sécurité.
Il est inutile d’expliquer aux gens accoutumés à la politique que le diable est dans les détails, et que les solutions drastiques impliquant l’usage de la force ne peuvent aboutir à un règlement viable à long terme. Et dans les circonstances actuelles, alors que la complexité des relations internationales s’est considérablement accrue, il devient évident que le recours à la force pour résoudre les conflits n’a aucune chance d’aboutir. Les exemples abondent. On citera notamment la situation compliquée en Irak et la crise en Afghanistan, loin d’être terminée. De nombreux éléments tendent par ailleurs à indiquer que la Libye, après le renversement de Mouammar el-Kadhafi, est loin de bien se porter. L’instabilité s’est propagée au-delà, vers le Sahara et la région du Sahel, engendrant une dramatique aggravation de la situation au Mali.
L’Égypte constitue un autre exemple : ce pays est loin d’être arrivé à bon port, bien que le changement de régime ne se soit pas accompagné d’importantes flambées de violence et qu’Hosni Moubarak, qui avait gouverné le pays pendant plus de trente ans, ait quitté le palais présidentiel de son plein gré peu de temps après le début des mouvements de protestation. Comment ne pas s’inquiéter, entre autres problèmes, des informations faisant état d’une augmentation des affrontements confessionnels et de violation des droits de la minorité chrétienne.
Ainsi, les raisons poussant à adopter l’approche la plus équilibrée vis-à-vis de la crise syrienne, qui est la plus aigüe de la région aujourd’hui, sont plus que suffisantes. Il était clair que suite aux événements en Libye, il était impossible de suivre le Conseil de Sécurité de l’ONU pour prendre des décisions qui ne soient pas assez explicites et qui permettraient aux responsables de leur mise en œuvre d’agir selon leur propre jugement. Tout mandat confié au nom de l’ensemble de la communauté internationale doit être aussi clair et précis que possible afin d’éviter l’ambigüité. Aussi est-il important de comprendre ce qui se passe réellement en Syrie, et comment aider ce pays à franchir cette douloureuse étape de son histoire.
Malheureusement, les analyses qualifiées et honnêtes des développements en Syrie et de leurs conséquences potentielles manquent cruellement. Bien souvent, s’y substituent des images primitives et des clichés de propagande en noir et blanc. Depuis plusieurs mois, les principales sources d’informations internationales reproduisent des articles sur un régime dictatorial corrompu matant brutalement l’aspiration de son propre peuple à la liberté et la démocratie.
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Il semble néanmoins que les auteurs de ces articles n’aient pas pris la peine de se demander comment le gouvernement pouvait parvenir à se maintenir en place sans soutien populaire depuis plus d’un an, en dépit des sanctions étendues qui sont imposées par les principaux partenaires économiques du pays. Pourquoi une majorité du peuple a-t-elle approuvé par vote le projet de constitution proposé par les autorités ? Pourquoi, après tout, la plupart des soldats sont-ils demeurés fidèles à leurs supérieurs ? Si la seule explication est la peur, alors pourquoi cette dernière n’a-t-elle pas bénéficié à d’autres régimes autoritaires ?
Nous avons déclaré à de nombreuses reprises que la Russie ne défendait pas le régime actuellement en place à Damas et qu’elle n’avait aucune raison politique, économique ou autre de le faire. Nous n’avons jamais été un partenaire commercial ou économique important pour ce pays, dont le gouvernement a communiqué principalement avec les capitales des pays ouest-européens.
Il n’en demeure pas moins clair, tant à nos yeux qu’à ceux des autres, que la principale responsabilité pour la crise qui secoue le pays repose sur le gouvernement syrien, qui a échoué à emprunter le chemin de la réforme en temps voulu ou à tirer les conclusions des bouleversements profonds que connaissent les relations internationales. Tout cela est vrai. Il existe néanmoins d’autres faits. La Syrie est un État multiconfessionnel : y vivent, en plus des musulmans sunnites et chiites, des alaouites, des orthodoxes et chrétiens d’autres confessions, des druzes et des kurdes. Durant les quelques dernières décennies de gouvernance laïque du parti Ba’as, la liberté de conscience a été respectée en Syrie, et les minorités religieuses craignent que, si le régime était détruit, cette tradition pourrait prendre fin.
Lorsque nous affirmons que ces inquiétudes doivent être entendues et prises en compte, nous sommes parfois accusés de prendre des positions équivalant à de l’anti-sunnisme et, plus généralement, à de l’anti-islamisme. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. En Russie, des gens de diverses confessions, la plupart d’entre eux des chrétiens orthodoxes et des musulmans, vivent côte à côte depuis des siècles. Notre pays n’a jamais mené de guerre coloniale dans le monde arabe, mais à l’inverse a continuellement soutenu l’indépendance des nations arabes et leur droit à un développement indépendant. Et la Russie n’a pas de responsabilité à assumer pour les conséquences de la domination coloniale, marquée par les bouleversements des structures sociales qui ont amené les tensions persistant encore à ce jour.
Mon propos est différent. Si certains membres de la société s’inquiètent de potentielles discriminations sur la base de la religion et de la nationalité d’origine, alors les garanties nécessaires devraient être fournies à ces personnes, conformément aux standards humanitaires internationaux généralement acceptés.
Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales a historiquement constitué, et continue de constituer, un problème majeur pour les États du Proche-Orient ; il est en outre l’une des principales causes des « révolutions arabes ».
Or la Syrie n’a jamais fait figure de mauvais élève dans cette région, avec son niveau de libertés civiques incommensurablement plus élevé que celui de certains autres pays qui entendent aujourd’hui donner des leçons de démocratie à Damas. Dans l’un de ses derniers numéros, le magazine français Le Monde Diplomatique a présenté une chronologie des violations des droits de l’homme commises par un grand État du Proche-Orient, qui comprenait, entre autres, l’application de 76 condamnations à mort pour l’année 2011 uniquement, et notamment pour des accusations de sorcellerie. Si nous souhaitons réellement promouvoir le respect des droits de l’homme au Proche-Orient, nous devons ouvertement affirmer cet objectif. Si nous proclamons que le fait de mettre un terme à l’effusion de sang est notre principal souci, alors nous devrions nous concentrer précisément là-dessus ; en d’autres termes, nous devons faire pression pour obtenir un cessez-le-feu dans un premier temps, puis promouvoir l’initiation d’un dialogue inter-syrien impliquant toutes les parties et avec pour objectif la négociation d’une formule de règlement pacifique de la crise par les Syriens eux-mêmes.
La Russie exprime ces messages depuis les premiers jours des troubles en Syrie. Il apparaissait assez clairement à nos yeux et, je suppose, aux yeux de toute personne qui dispose de suffisamment d’informations sur ce pays, qu’exercer des pressions pour que Bachar al-Assad soit immédiatement évincé, à l’encontre du souhait d’un segment considérable de la société syrienne qui s’appuie sur ce régime pour sa sécurité et son bien-être, reviendrait à plonger la Syrie dans une guerre civile sanglante et prolongée. Les acteurs extérieurs responsables devraient aider les Syriens à éviter ce scénario et à instiguer des réformes évolutives plutôt que révolutionnaires au sein du système politique syrien, par le biais d’un dialogue national plutôt que d’une coercition exercée depuis l’extérieur.
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Si l’on tient compte des réalités actuelles de la Syrie, force est d’admettre que le soutien unilatéral à l’opposition, en particulier à sa composante la plus belliqueuse, ne conduira pas à la paix dans ce pays dans un avenir proche, entrant donc en opposition avec l’objectif de protection des populations civiles. Ce qui semble ainsi prévaloir dans ce choix, ce sont les efforts visant à susciter un changement de régime à Damas dans le cadre d’une stratégie géopolitique régionale plus large. Il ne fait aucun doute que ces projets ciblent l’Iran, sachant qu’un regroupement important de pays comprenant les États-Unis, d’autres pays membres de l’OTAN, Israël, la Turquie et certains États de la région semblent enclins à affaiblir le positionnement régional de ce pays.
L’éventualité d’une frappe militaire contre l’Iran est un thème sujet à beaucoup de débats aujourd’hui. J’insiste régulièrement sur le fait qu’une telle option aurait des conséquences graves, et même catastrophiques. La tentative de trancher le nœud gordien de problèmes anciens est vouée à l’échec. Rappelons-nous à cet égard que l’invasion militaire de l’Irak par les États-Unis fut par le passé considérée comme une « occasion unique » pour transformer les réalités politique et économique du « Proche-Orient élargi » de manière rapide et décisive, en faisant ainsi une région alignée sur le « modèle européen » de développement.
En faisant abstraction des questions relatives à l’Iran, il reste que, de toute évidence, le fait d’attiser les troubles intra-syriens est susceptible de déclencher des processus qui auraient un impact sur la situation d’un vaste territoire entourant la Syrie, et ce de manière négative, avec des conséquences dévastatrices tant pour la sécurité régionale que pour la sécurité internationale. Parmi les facteurs de risques figurent la perte de contrôle de la frontière israélo-syrienne, l’envenimement de la situation au Liban et dans d’autres pays de la région, des armes tombant dans de « mauvaises mains », notamment dans celles d’organisations terroristes et, peut-être le plus dangereux, une aggravation des tensions et contradictions interconfessionnelles au sein du monde islamique.

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Si l’on remonte aux années 90, Samuel Huntington soulignait dans son essai Le choc des civilisations la tendance qu’avait la notion d’identité basée sur la civilisation et la religion à gagner en importance dans l’ère de la mondialisation ; il démontrait en outre de façon convaincante la relative diminution de la capacité de l’Ouest historique à étendre son influence. Il serait certainement exagéré de tenter d’élaborer un modèle des relations internationales modernes en se basant uniquement sur de tels postulats. Il est pourtant aujourd’hui impossible d’ignorer cette tendance. Elle est soutenue par un éventail de facteurs distincts, notamment des frontières nationales moins hermétiques, la révolution de l’information qui a mis en lumière l’inégalité socio-économique manifeste, et le désir croissant des peuples d’une part de préserver leur identité dans de telles circonstances, et d’autre part d’éviter de se voir inscrits dans la liste historique des espèces menacées d’extinction.
Les révolutions arabes démontrent sans conteste une volonté de retour aux racines de la civilisation, volonté qui se manifeste par une large adhésion populaire aux partis et mouvements agissant sous l’étendard de l’Islam. Cette tendance n’est pas apparente que dans le monde arabe. On pourrait citer la Turquie, qui se positionne plus activement comme acteur majeur de la sphère islamique et de la région environnante. Des pays asiatiques, dont le Japon, affirment plus haut leur identité.
Une telle situation atteste encore davantage du fait qu’à un schéma binaire simple (sinon simpliste) datant de la Guerre froide, décrit en termes de paradigmes Est-Ouest, capitalisme-socialisme, Nord-Sud, vient se substituer une réalité géopolitique multidimensionnelle qui ne laisse pas de place à l’identification d’un facteur dominant unique. La crise financière et économique mondiale a mis en valeur les discussions sur le fait qu’un quelconque système puisse occuper une position dominante dans un quelconque domaine que ce soit, qu’il s’agisse de l’économie, de la politique ou de l’idéologie.
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Il ne fait plus aucun doute que dans le cadre élargi qui définit le développement de la plupart des États et qui se caractérise par la gouvernance démocratique et une économie de marché, chaque pays choisira indépendamment son propre modèle politique et économique, en accordant la place qui leur est due aux traditions, à la culture et à l’histoire qui sont les siennes. En conséquence de cela, le facteur de l’identité basée sur la civilisation exercera vraisemblablement une influence plus importante sur les relations internationales.
Sur le plan pratique de la politique, ces conclusions ne peuvent suggérer qu’une chose : les tentatives d’imposer son propre ensemble de valeurs sont totalement futiles et ne risquent de conduire qu’à une dangereuse aggravation des tensions entre les civilisations. Cela ne sous-entend aucunement que nous devons renoncer complètement à nous influencer les uns les autres et à promouvoir une bonne image de notre pays sur la scène internationale.
Néanmoins, cela devrait être fait en employant des méthodes honnêtes et transparentes qui stimuleront la diffusion de la culture, de l’éducation et de la science nationales tout en faisant preuve d’un respect total vis-à-vis des civilisations des autres peuples, en guise de mesures de protection de la diversité mondiale et d’estime de la pluralité dans les affaires internationales.
Il apparaît clairement que les espoirs visant à appliquer des technologies de pointe pour la dissémination des informations et la communication, notamment les réseaux sociaux, afin de changer la mentalité d’autres peuples, créant de fait une nouvelle réalité, sont à long terme condamnés à l’échec. L’offre, sur le marché des idées d’aujourd’hui, est bien trop diversifiée, et des méthodes virtuelles ne sauraient engendrer qu’une réalité virtuelle, à moins bien entendu que nous nous en remettions à une mentalité du type Big Brother de George Orwell, et dans ce cas nous pouvons renoncer d’emblée à la notion de démocratie dans son intégralité, non seulement dans les pays qui sont soumis à une telle influence, mais également dans ceux qui l’exercent.
Le développement d’une échelle universelle de valeurs et de préceptes moraux devient une question politique de premier plan. Une telle échelle pourrait constituer les fondations d’un dialogue respectueux et fructueux entre les civilisations, basé sur l’intérêt commun qu’est la réduction de l’instabilité accompagnant la création d’un nouveau système international, et visant à finalement établir un ordre mondial solide, efficace et polycentrique. Dans cette perspective, nous ne pouvons garantir la réussite qu’en excluant les approches en noir-et-blanc, ce qui implique de traiter autant la question des préoccupations exagérées au sujet des droits des minorités sexuelles, qu’au contraire les efforts visant à faire remonter au niveau politique d’étroits préceptes moraux qui satisferaient un groupe et violeraient les droits naturels d’autres citoyens, en particulier ceux d’autres confessions.

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Les crises, dans les relations internationales, atteignent une certaine limite qui ne peut être franchie sans porter atteinte à la stabilité mondiale. C’est pourquoi le travail visant à éteindre les incendies régionaux, y compris les conflits intérieurs aux États, devrait être réalisé de façon aussi considérée que possible, sans qu’un quelconque double standard soit appliqué. L’emploi du « bâton des sanctions » mène toujours dans l’impasse. Toutes les parties prenantes dans les conflits intérieurs doivent être assurées du fait que la communauté internationale formera un front uni et agira conformément à des principes stricts afin de mettre fin à la violence aussi rapidement que possible et d’aboutir à une solution mutuellement acceptable par le biais d’un dialogue impliquant toutes les parties.
À l’égard des crises intérieures, la Russie n’obéit qu’à de tels principes, ce qui explique nos positions sur la situation en Syrie. C’est pourquoi nous avons apporté notre soutien total et sincère à la mission de l’envoyé spécial pour l’ONU et la Ligue Arabe, Kofi Annan, visant à trouver un compromis mutuellement acceptable aussi rapidement que possible. Les déclarations de la présidence et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU à ce sujet reflètent les approches que nous avons défendues depuis le début des troubles en Syrie ; ces idées sont en outre reflétées dans notre déclaration conjointe avec la Ligue des État Arabes adoptée le 10 mars 2012.
Si nous parvenions à mettre en application ces approches en Syrie, elles pourraient devenir un modèle d’assistance internationale pour la résolution des futures crises.
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Le fondement des « six principes » de Kofi Annan est de garantir la fin des violences, peu importe d’où elles émanent, et d’initier un dialogue politique conduit par la Syrie et dont la mission serait de répondre aux préoccupations et aux aspirations du peuple syrien. Ce dialogue aurait pour but d’aboutir à une nouvelle configuration politique en Syrie qui tiendrait compte des intérêts de tous les groupes qui constituent sa société multiconfessionnelle.
Il est nécessaire d’encourager la préparation et la mise en application d’accords destinés à résoudre le conflit sans prendre partie, de récompenser ceux qui les respectent et de nommer clairement ceux qui s’opposent au processus de paix. Pour y parvenir, un mécanisme d’observation impartial est impératif, et un tel mécanisme a été mis en place conformément aux résolutions 2042 et 2043 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Des observateurs militaires russes sont présents au sein de l’équipe internationale d’observation.
Malheureusement, le processus de mise en œuvre du plan de Kofi Annan pour la Syrie progresse avec de grandes difficultés. Le monde s’est ému de massacres de civils désarmés, dont la tragédie qui s’est déroulée dans le village de Houla le 25 mai 2012 et les terribles violences ultérieures dans les environs de Hama. Il est important de clarifier les responsabilités dans ces événements, et d’en punir les responsables. Personne n’a le droit d’usurper le rôle de juge et d’utiliser ces événements tragiques pour atteindre ses propres objectifs politiques. Le fait de renoncer à de telles tentatives permettra de mettre un terme à la spirale de violence en Syrie.
Ceux qui affirment que la Russie « est en train de sauver » Bachar al-Assad ont tort. Je souhaite insister sur le fait que c’est le peuple syrien lui-même qui choisit le système politique et les dirigeants de son pays. Nous n’essayons d’aucune façon de blanchir les nombreuses erreurs et mauvais calculs de Damas, notamment l’usage de la force contre des manifestations pacifiques aux prémices de la crise.
À nos yeux, la question de savoir qui est au pouvoir en Syrie n’est pas primordiale ; il est impératif de mettre fin aux morts de civils et d’initier un dialogue politique dans des conditions où la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité du pays seront respectées par tous les acteurs extérieurs. Aucune violence ne saurait être justifiée. Le bombardement de zones résidentielles par les troupes gouvernementales est inacceptable, mais cette condamnation ne doit pas valoir indulgence vis-à-vis des actes terroristes perpétrés dans les villes syriennes, des meurtres commis par les insurgés qui s’opposent au régime, y compris ceux d’Al-Qaïda.
La logique dictant la nécessité de rompre le cercle vicieux de la violence s’est manifestée par le soutien unanime des membres du Conseil de sécurité de l’ONU au plan Annan. Nous nous offusquons des déclarations et actions de certains acteurs impliqués dans la crise syrienne, qui font preuve de leur intérêt à voir les efforts de l’Envoyé spécial échouer. Parmi elles figurent les appels de la direction du Conseil national syrien (CNS) pour une intervention étrangère. Comment de telles déclarations seraient susceptibles d’aider les soutiens du CNS à réunir l’opposition syrienne sous leur égide, rien n’est moins clair. Nous cautionnons l’intégration de l’opposition syrienne uniquement sur la base d’un dialogue politique avec le gouvernement, en totale conformité avec le plan Annan.
La Russie continue, de façon quasi-quotidienne, à travailler conjointement avec les autorités syriennes, les pressant de se conformer intégralement aux six points proposés par Kofi Annan et de renoncer définitivement à leur illusion selon laquelle la crise politique syrienne s’éteindra par elle-même d’une façon ou d’une autre. Nous travaillons également aux côtés de représentants de pratiquement toutes les branches de l’opposition syrienne. Nous sommes convaincus que si nos partenaires s’activent dans le même état d’esprit, sans mobiles cachés ni doubles standards, un règlement pacifique de la crise syrienne est possible. Nous devons peser de tout notre poids sur le régime et sur l’opposition pour les amener à interrompre les hostilités et à se réunir à la table des négociations. Nous considérons qu’il est important de mettre collectivement en œuvre des initiatives en ce sens, et de réunir une conférence internationale des États directement impliqués dans la crise syrienne. C’est avec à l’esprit le même objectif que nous entretenons des contacts rapprochés avec Kofi Annan et d’autres partenaires.
Ce n’est qu’en agissant de la sorte que nous pourrons éviter que le Proche-Orient ne sombre dans l’abysse des guerres et de l’anarchie et, comme il est de bon ton de l’affirmer, que nous pourrons rester du bon côté de l’Histoire. Nous avons la certitude que les autres formules impliquant une intervention extérieure en Syrie, qui vont du blocage des chaînes de télévision déplaisantes aux yeux de certains, à l’accroissement des livraisons d’armes aux groupes d’opposition, voire à des frappes aériennes, n’apporteront la paix ni à ce pays, ni à la région dans son ensemble. Ce qui signifie que ces solutions ne seront pas justifiées par l’Histoire.
Traduction non-officielle du Réseau Voltaire.
Le ministère russe des Affaires étrangères devrait publier une version française officielle dans les prochaines semaines.
Réseau Voltaire
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